L'événement en direct
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Budget 2026 : les idées choc de Bayrou pour redresser les finances publiques
Alors que la France peine terriblement à redresser ses comptes publics, François Bayrou sort du bois avec une série de propositions aussi audacieuses que controversées. Objectif affiché : aider le gouvernement à construire un budget 2026 à la hauteur des enjeux. Et pour cela, l’ancien Haut-commissaire au Plan et actuel Premier ministre n’y va pas avec le dos de la cuillère.
Deux jours fériés en moins ?
Oui, vous avez bien lu. Bayrou suggère la suppression de deux jours fériés. Pour lui, le mois de mai est devenu un gruyère à trous, un enchaînement de ponts qui plombe la productivité. Il cite en exemple le lundi de Pâques, qu’il juge dénué de sens religieux réel, et le 8 mai, commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une proposition choc, mais assumée : « Ce ne sont que des exemples », dit-il, prêt à en discuter. Objectif ? Redonner un peu de souffle à l'économie, sans toucher aux salaires.
Une année blanche pour la Sécu
Autre idée forte : décréter une année blanche pour les déficits sociaux. Autrement dit, geler pendant un an le remboursement de la dette de la Sécurité sociale. Un ballon d’oxygène budgétaire temporaire pour ne pas écraser les finances publiques sous la pression des intérêts. Mais un pari risqué : cela revient à dire qu’on laisse la note pour plus tard, voire pour les générations suivantes.
Une réforme profonde des dépenses publiques
Bayrou plaide également pour un débat national sur les priorités budgétaires. Car selon lui, la France vit « au-dessus de ses moyens ». Il propose d’élargir le cercle des décideurs : élus locaux, citoyens, et pas uniquement Bercy ou les technocrates. Pour lui, les économies ne doivent pas être décidées en catimini, mais au grand jour, dans une démocratie vivante et participative.
Le logement et la jeunesse en ligne de mire
Le logement fait figure de priorité sociale et budgétaire. Bayrou alerte sur l’explosion des coûts et l’inaccessibilité croissante du logement pour les jeunes et les classes moyennes. Il appelle à des réformes structurelles, quitte à bousculer les normes actuelles et à revoir en profondeur la politique d’aide à la pierre.
Pourquoi ça fait débat
Ces idées, aussi iconoclastes soient-elles, ont le mérite de remettre la question du redressement budgétaire au cœur du débat public. Mais elles n’ont pas manqué de faire grincer des dents.
Entre rigueur budgétaire et choix de société, Bayrou pose les jalons d’une réflexion urgente : comment faire des économies sans fracturer encore un peu plus la société ?
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François Bayrou propose de supprimer deux jours fériés en France
Pour illustrer sa proposition de supprimer deux jours fériés, François Bayrou cite le lundi de Pâques, qu’il considère comme dépourvu de réelle portée religieuse, et le 8 mai, dans un mois de mai qu’il juge trop morcelé par les jours de congé. Il précise toutefois qu’il reste ouvert à d’autres suggestions. -
Impôts : un abattement forfaitaire pour mieux protéger les petites retraites
Un ajustement est prévu pour la fiscalité des retraités : l’abattement de 10 % sur leurs revenus ne sera plus calculé en pourcentage, mais remplacé par un montant forfaitaire plafonné.
Objectif affiché : mieux soutenir les retraités aux revenus les plus modestes.
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François Bayrou annonce un changement dans la gestion des arrêts maladie
Sur la question des arrêts maladie, le gouvernement entend mettre fin à ce qu’il qualifie de dérive.
À l’avenir, la reprise du travail pourra être décidée par le médecin traitant ou le spécialiste, et non plus exclusivement par le médecin du travail, sauf en cas de maladie professionnelle ou d’accident du travail, où les règles actuelles resteront inchangées.
François Bayrou confirme que le gouvernement prévoit une "année blanche" en 2026, ce qui signifie que les prestations sociales seront maintenues au même niveau qu’en 2025, sans revalorisation.
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Collectivités locales : dépenses encadrées et 300 millions d’euros pour les départements en difficulté
"La règle sera que les dépenses des collectivités ne dépassent pas, dans les années qui viennent, la progression des ressources de la nation".
Le gouvernement annonce également la reconduction du dispositif Dilico, qui permet de lisser les fluctuations des recettes fiscales des collectivités. Par ailleurs, les financements de l’État seront désormais encadrés et mieux régulés.
En contrepartie de ces efforts de maîtrise budgétaire, un soutien exceptionnel de 300 millions d’euros sera accordé aux départements les plus fragiles, afin de les aider à faire face à leurs difficultés financières.
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Budget 2026 : 3 000 postes publics supprimés et certains grands projets reportés
"Il pourra arriver que certains projets de loi de programmation soient décalés de quelques mois, pas davantage, et que le lancement de grands projets coûteux programmés soit reporté, par exemple de six mois".
François Bayrou ajoute : "L'Etat va diminuer ses charges, reprendre sa maîtrise de la masse salariale en réduisant de 3 000 postes le nombre d'emplois publics dès 2026."
Le Premier ministre annonce "une règle que nous fixons pour les années qui viennent et qui sera une règle de non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite".
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Budget 2026 : l’État promet de ne pas dépenser plus qu’en 2025, hors armée et dette
François Bayrou propose qu'en 2026, l’État ne dépensera pas un euro de plus qu’en 2025 : "L'Etat se fixe comme première règle de ne pas dépenser davantage à l'euro près en 2026 qu'en 2025, à l'exception de l'augmentation de la charge de la dette et des dépenses supplémentaires pour le budget des armées." -
Le plan ‘Stop à la dette’ : un plan de retour à l’équilibre sur 4 ans
Le plan "Stop à la dette" repose sur plusieurs grands principes, exposés par François Bayrou.
- Il prévoit en priorité la stabilisation, puis la réduction progressive des dépenses publiques.
- Chacun devra contribuer à l'effort collectif, compte tenu de l’ampleur du défi.
- Le travail et la compétitivité des entreprises seront préservés autant que possible.
Le plan se veut équilibré et soutenable pour l’ensemble des citoyens :
- Pas de baisse des salaires dans la fonction publique,
- Pas de diminution des pensions de retraite,
- Un ralentissement de la croissance des dépenses, mais pas de coupes brutales.
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Stop à la dette, en avant la production : le double plan annoncé par Matignon
François Bayrou annonce "un plan pour dire 'Stop à la dette' et un plan pour dire 'En avant la production'". -
Dette publique : quand la France distribue plus qu’elle ne produit, alerte François Bayrou
"Nous avons perdu de vue que pour distribuer, il fallait produire. Or, distribuer toujours plus en produisant toujours moins. C'est une condamnation". -
5 000 € de dette par seconde : la France face à une bombe budgétaire
Le Premier ministre François Bayrou annonce : "En 2029, si nous ne changeons rien, la part des dépenses publiques consacrées au paiement des intérêts de cette dette serait de 100 milliards d'euros, c'est-à-dire de loin le premier poste budgétaire de l'État, bien plus que le budget consacré à l'Education nationale. (...) Chaque seconde qui passe, chaque seconde la dette de la France augmente de 5 000 €."
"Nous avons désormais le devoir de prendre nos responsabilités. Je crois que c'est la dernière station avant la falaise et l'écrasement par la dette. Il faut l'appeler par son nom : c'est un danger mortel pour un pays."
"Nous sommes devenus accrocs à la dépense publique. Il n'y a pas de difficultés du pays (...) devant lequel les élus, les citoyens, les médias n'aient à chaque fois qu'une seule réponse à la bouche : se tourner vers l'Etat"
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Déficit public : 50 ans sans budget en équilibre, comment en est-on arrivé là ?
François Bayrou : "Il y a plus de 50 ans que notre pays n'a pas présenté un budget en équilibre. Cette habitude du déficit a gagné aussi ce qui est invraisemblable : les budgets sociaux, santé et retraites qu'on devrait pourtant assumer ensemble chaque année".
"Le déficit en soi, ça n'existe pas. Le déficit, c'est purement et simplement de la dette. C'est comme ça dans toutes les familles, dans toutes les associations, dans toutes les entreprises : ce qu'on dépense en plus de ses revenus, il faut l'emprunter."
"Un pays qui ne peut pas faire ses fins de mois sans emprunter, et qui, un beau jour, ne retrouve plus de prêteurs, ne peut plus payer les fonctionnaires, il ne peut plus payer les retraites. Alors il n'y a plus aucune échappatoire. Et alors, sans l'ombre d'un doute, ce pays-là ne peut pas survivre. Il est obligé de plier."
"Pendant longtemps, on ne voit pas le risque, on s'en accommode, (...) puis un jour, on est rattrapé et on ne peut plus payer ce qu'on doit. Alors c'est la crise, la vraie crise."
Une dette qui inquiète et qui coûte très cher
La dette publique française frôle les 3 100 milliards d'euros, et les intérêts à rembourser explosent. Chaque point de taux supplémentaire, c’est des milliards en moins pour l’éducation, la santé, ou encore la transition écologique. Le gouvernement le sait : continuer à vivre à crédit n’est plus tenable. D’où ce "coup de rabot" annoncé pour remettre les finances sur pied. Mais sans déroger aux ambitions sociales et environnementales, du moins en théorie.
Des économies partout, sauf sur les promesses ?
Pas de hausse d’impôts généralisé, promis juré. Mais des coupes, oui, et massives. Le Premier ministre entend réaliser 40 milliards d'euros d’économies en rabotant les dépenses publiques. Celles jugées "non prioritaires" seront revues, voire gelées. Les aides à certaines entreprises, les niches fiscales, ou encore les dispositifs d’accompagnement seront passés au crible. Le mot d’ordre : efficacité. Mais aussi acceptabilité sociale. Et là, le pari est loin d'être gagné.
Des arbitrages sous haute tension politique
La présentation des orientations budgétaires intervient dans un climat politique électrique. La majorité est fragile, et l’extrême droite agite la menace d’une motion de censure. La droite, elle, attend de voir si le plan est assez rigoureux. Bref, François Bayrou joue gros. Très gros. Il a d’ailleurs eu un dernier tête-à-tête avec Emmanuel Macron juste avant la conférence de presse, histoire de valider ses choix.
Et sur le terrain, les opposants fourbissent leurs armes. Le Rassemblement national estime que ce plan pourrait "faire mal" à la France populaire. Le chef du gouvernement, lui, assume : « Il faut sortir du piège mortel du déficit ».
Des ministres en renfort pour défendre le plan
Pas question pour le Premier ministre d’avancer seul. Autour de lui, cinq ministres et secrétaires d’État étaient présents pour porter collectivement les arbitrages :
- Éric Lombard, à l’Économie ;
- Amélie de Montchalin, aux Comptes publics ;
- Catherine Vautrin, pour le Travail, la Santé et les Familles ;
- Astrid Panosyan-Bouvet, pour l’Emploi ;
- Et François Rebsamen, pour l’Aménagement du territoire.
Une équipe chargée de défendre pied à pied un plan qui pourrait avoir un impact direct sur les politiques sociales et territoriales. En clair : ce ne sont pas que des chiffres, ce sont des choix de société.
Des enjeux internationaux qui brouillent les cartes
Compliqué de planifier sereinement un budget quand le monde bouillonne. La France fait face à des tensions internationales, notamment économiques. Les rumeurs d’une surtaxe de 30 % sur les produits européens de la part de Donald Trump inquiètent. Et Emmanuel Macron a annoncé, il y a peu, un effort budgétaire de 3,5 milliards d’euros pour la défense, compte tenu du contexte géopolitique. Bref, les priorités s’accumulent alors que les marges de manœuvre fondent.
Désendetter sans sacrifier l’avenir : un équilibre à trouver
Réduire la dette, oui. Mais à quel prix ? C’est la question centrale. Le gouvernement jure qu’il ne touchera ni aux grands investissements d’avenir, ni à la transition écologique. Pourtant, les ONG et associations de terrain restent vigilantes.
Il faudra donc surveiller de près l’impact concret de ces annonces : sur les subventions au logement, aux transports durables ou encore à l’agriculture écologique. L'étape du projet de loi de finances 2026 sera décisive.
Avec ce plan de rigueur, François Bayrou engage son crédit politique autant que celui de la France. En présentant ses orientations budgétaires pour désendetter la France, le Premier ministre a tenté un numéro d’équilibriste : rassurer les marchés, convaincre Bruxelles, contenir les oppositions et ne pas trop effrayer les Français. Un pari audacieux. Mais qui ne pourra être gagné qu’avec des arbitrages concrets, lisibles, et socialement acceptés.