Une ZFE, qu’est-ce que c’est déjà ?
Pour ceux qui n’auraient pas suivi tous les épisodes précédents, une ZFE (zone à faibles émissions) est un périmètre urbain où la circulation est limitée aux véhicules les moins polluants, en fonction de leur vignette Crit’Air.
Le but ? Réduire les émissions de particules fines, améliorer la qualité de l’air et protéger la santé des citadins. Une idée simple sur le papier, mais un casse-tête dans la réalité.
Bruno Bernard reste droit dans ses bottes 👢👢
Malgré les critiques, les manifestations et les rétropédalages ailleurs en France, Bruno Bernard, président de la métropole lyonnaise, ne compte pas abandonner sa ZFE. Il l’affirme haut et fort dans les médias comme dans les conseils métropolitains : « La ZFE est indispensable si nous voulons améliorer la santé publique ». Une posture courageuse, à contre-courant d’une tendance nationale à l’assouplissement, voire à l’abandon pur et simple du dispositif.
Alors que plusieurs grandes villes françaises, comme Rouen ou Grenoble, suspendent ou revoient leur copie, Lyon s’entête. Pourquoi ? Parce que, selon Bernard, les enjeux sanitaires et climatiques sont trop importants pour céder à la facilité politique. La qualité de l’air à Lyon reste préoccupante, et les pics de pollution ne sont pas de simples anecdotes.
Une ZFE assouplie, mais pas supprimée
Loin d’être rigide, la métropole lyonnaise a récemment annoncé de nouveaux assouplissements pour les ménages les plus modestes. À partir de septembre 2025, certains véhicules Crit’Air 3 appartenant à des foyers modestes pourront continuer à circuler dans la ZFE lyonnaise sous conditions :
- être en situation de recherche d’emploi ou engagé dans un parcours d’insertion,
- résider ou exercer une activité professionnelle dans l’une des cinq communes concernées par la ZFE (Lyon, Villeurbanne, Bron, Caluire-et-Cuire ou Vénissieux),
- utiliser un véhicule classé Crit’Air 3 pour ses déplacements quotidiens,
- et percevoir un revenu fiscal de référence par part inférieur à 16 300 euros.
Il ne s’agit donc pas d’imposer une punition collective, mais bien d’adapter la transition écologique aux réalités sociales, tout en maintenant une trajectoire ambitieuse. En clair : on garde la ZFE, mais on la rend plus juste.
Un choix politique mais aussi sanitaire 🫁
La volonté de conserver la ZFE ne relève pas seulement d’un dogme vert. Les chiffres parlent : selon Santé Publique France, la pollution de l’air provoque 40 000 décès prématurés par an dans l’Hexagone. À Lyon, on estime que l’espérance de vie peut baisser jusqu’à 15 mois dans les zones les plus touchées.
Dans ce contexte, renoncer à la ZFE reviendrait à sacrifier une politique de santé publique. Et ce, alors même que des alternatives à la voiture thermique se développent rapidement : transport en commun renforcé, aides à l’achat de véhicules propres, infrastructures cyclables…
Une pression nationale de plus en plus forte
Depuis début 2024, le gouvernement a largement infléchi sa position sur les ZFE, face aux contestations populaires et aux élections européennes. Résultat : de nombreuses villes ont mis leur ZFE en pause. Mais à Lyon, Bruno Bernard ne plie pas. Il dénonce une récupération politique et plaide pour une vision à long terme.
La suppression des ZFE ailleurs n’efface pas leur efficacité. Elle témoigne surtout d’un malaise dans leur mise en œuvre, parfois trop brutale ou mal expliquée. Lyon semble avoir compris la leçon : maintenir le cap, mais ajuster le rythme.
Vers une ZFE 2.0, plus humaine et plus durable ?
Ce qui se dessine à Lyon, c’est peut-être une nouvelle génération de ZFE. Une version plus souple, mieux expliquée, avec un accompagnement renforcé. Une ZFE « à la lyonnaise », en somme. Ni autoritaire, ni laxiste. Un entre-deux subtil, qui cherche à réconcilier écologie et justice sociale.
Une bataille culturelle plus qu’un simple règlement
En fin de compte, conserver la ZFE, c’est aussi défendre une certaine idée de la ville. Une ville plus respirable, plus partagée, moins centrée sur la voiture. C’est un choix de société, qui ne va pas sans frottements, mais qui pourrait bien porter ses fruits dans la durée.
Bruno Bernard en est convaincu, et son cap, même s’il agace de nombreux automobilistes, pourrait bien s’imposer comme une référence. Une forme de résistance écologique.
Une ZFE en sursis mais debout 💪
La ZFE de Lyon est loin d’être parfaite. Elle évolue, tâtonne, s’ajuste. Mais elle existe, et surtout : elle persiste. Le président de la métropole lyonnaise souhaite conserver sa ZFE parce qu’il estime que c’est un levier indispensable pour la santé publique et le climat. Et malgré les vents contraires, il tient bon.
Dans une époque où les reculs politiques sont monnaie courante dès qu’un sujet devient impopulaire, cette constance a quelque chose de rafraîchissant.
❓ ZFE de Lyon : on répond à vos questions
- Qui est concerné aujourd’hui par la ZFE à Lyon ? Actuellement, la ZFE lyonnaise s’applique aux véhicules les plus polluants, en fonction de leur vignette Crit’Air. Les véhicules non classés et Crit’Air 5 sont interdits, et les Crit’Air 4 le sont également depuis début 2024. Les Crit’Air 3 restent autorisés mais plus pour longtemps, sauf dérogation ! Renseignez-vous vite sur votre situation.
- Puis-je encore circuler avec un véhicule Crit’Air 3 à Lyon ? Oui, mais pas pour tout le monde. Une dérogation a été mise en place pour certains ménages modestes, permettant de continuer à circuler en Crit’Air 3 au-delà de 2025. Pour cela, vous devez être en recherche d’emploi ou en parcours d’insertion, habiter ou travailler dans Lyon, Villeurbanne, Bron, Caluire-et-Cuire ou Vénissieux, utiliser un Crit’Air 3 pour vos trajets du quotidien, et disposer d’un revenu fiscal de référence par part inférieur à 16 300 €.
- Y a-t-il des aides pour changer de véhicule ou se déplacer autrement ? Oui, plusieurs dispositifs existent, cumulables dans certains cas : prime à la conversion, bonus écologique, aides de la Métropole pour les professionnels ou les particuliers, subventions pour acheter un vélo électrique…
- Est-ce que d'autres villes françaises ont supprimé leur ZFE ? Oui, certaines ZFE sont suspendues ou revues à la baisse (Rouen, Marseille, Grenoble...). Le gouvernement a ouvert la voie à plus de souplesse, notamment à l’approche des élections. Mais à Lyon, le président de la métropole reste ferme : il veut maintenir la ZFE, avec des adaptations sociales plutôt qu’une suppression totale.
- Pourquoi garder une ZFE est-il important ? Parce qu’il en va de notre santé, tout simplement. La pollution de l’air est responsable de milliers de décès chaque année en France. La ZFE vise à rendre l’air plus respirable, notamment pour les enfants, les personnes âgées ou les malades chroniques. Et c’est aussi un levier concret dans la lutte contre le changement climatique.
- La ZFE de Lyon va-t-elle encore évoluer ? Très probablement. Le dispositif est vivant et s’adapte en fonction des retours terrain. Des ajustements sont prévus pour 2025 et au-delà, notamment en fonction des résultats des concertations locales. Mais la volonté politique de la conserver reste forte.