Vannes face aux ZFE et à la vignette Crit’Air : entre défi écologique et casse-tête local 🚗🌬️
  1. Accueil
  2. News
  3. Déplacement
  4. Vannes face aux ZFE et à la vignette Crit’Air : entre défi écologique et casse-tête local 🚗🌬️

Vannes face aux ZFE et à la vignette Crit’Air : entre défi écologique et casse-tête local 🚗🌬️

À Vannes, on aime les ruelles pavées, le beurre salé et les ciels changeants du golfe. Mais un vent un peu moins marin souffle depuis quelque temps : celui des Zones à Faibles Émissions (ZFE). Et avec lui, son incontournable acolyte : la vignette Crit’Air. Entre obligation nationale et volontarisme local, la ville de Vannes s’interroge : faut-il instaurer une ZFE ? Et si oui, comment faire sans pénaliser les habitants, les artisans, les professionnels de santé et tous ceux pour qui la voiture est un outil, pas un luxe ? Car derrière cette mesure, les enjeux sont multiples : transition écologique, justice sociale, qualité de l’air, attractivité économique... Autant de défis à relever, dans une ville à taille humaine où la voiture reste essentielle. Et l’on sent bien que ce chantier ressemble parfois à un vrai casse-tête : comment concilier contraintes nationales, réalités locales et attentes citoyennes ? Face à cette transition qui peut inquiéter autant qu’elle peut enthousiasmer, il est temps de faire le point. Que prévoit la ville ? Qui sera concerné ? Combien cela pourrait-il coûter ? Et surtout, comment éviter que la transition écologique ne tourne à la fracture sociale ?

Qu’est-ce qu’une ZFE, et pourquoi Vannes est concernée ?

Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) sont des périmètres instaurés dans les agglomérations françaises les plus polluées, dans lesquels la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte selon leur vignette Crit’Air. Objectif : améliorer la qualité de l’air et protéger la santé publique.

Vannes n’est pas encore obligée d’instaurer une ZFE selon les critères légaux (population < 150 000 habitants), mais la ville n’est pas pour autant hors du radar. En effet, depuis plusieurs années, le Golfe du Morbihan connaît une hausse de trafic et des épisodes de pollution ponctuels. Et surtout : une pression nationale monte pour que toutes les agglos s’engagent dans la transition écologique.

D’où l’étude lancée par la Ville de Vannes sur le sujet : faut-il anticiper et créer une ZFE volontaire ? Et si oui, avec quelles modalités ?

Quels automobilistes seraient concernés à Vannes ?

Pour le moment, rien n’est acté. Mais si une ZFE devait être instaurée, les premières victimes seraient les véhicules les plus anciens, notamment ceux classés Crit’Air 4, 5 ou non classés (véhicules diesel d’avant 2006, par exemple).

Et à Vannes, ça fait du monde. La flotte automobile y est relativement âgée. Beaucoup de Vannetais roulent avec des véhicules anciens, parfois par nécessité économique. On touche ici à un vrai dilemme : comment concilier impératif écologique et justice sociale ?

La mairie réfléchit à une solution « douce », avec un calendrier progressif, des dérogations, et un accompagnement pour les ménages modestes.

Où en est-on concrètement ?

En 2024, la ville de Vannes a lancé une concertation citoyenne sur la mobilité et les ZFE. Objectif : sonder les habitants, les commerçants, les artisans, les associations, et voir comment chacun vit (ou redoute) l’idée d’une restriction automobile.

Le projet est encore au stade de la réflexion. Aucune date n’a été fixée pour une éventuelle mise en place. La mairie mise sur une démarche « Vannes à son rythme », pour ne pas imposer une mesure mal comprise ou inadaptée.

Quand la vignette Crit’Air deviendra-t-elle indispensable à Vannes ?

Aujourd’hui, la vignette Crit’Air n’est pas obligatoire pour circuler à Vannes. Mais si une ZFE voyait le jour, elle deviendrait le sésame indispensable pour évaluer votre droit d’accès à la ville.

Concrètement, cela pourrait survenir à l’horizon 2026-2028 si le projet aboutit. Mais attention : une ZFE n’arrive pas du jour au lendemain. Il faut une délibération, un zonage précis, un délai de mise en œuvre et beaucoup de concertation !

Comment les Vannetais peuvent-ils s’adapter à l'éventuelle ZFE ?

En attendant une éventuelle ZFE, que peut faire un Vannetais soucieux d’anticiper ?

Et surtout, s’impliquer dans le débat public local. La transition écologique ne se fait pas sans les citoyens, elle se construit avec eux.

Combien cela pourrait coûter aux habitants ?

C’est là que le bât blesse car remplacer son vieux diesel ne se fait pas d’un claquement de doigts. Les professionnels, notamment les artisans et les livreurs, pourraient être particulièrement pénalisés. Un véhicule neuf ou d’occasion récente compatible Crit’Air 1 ou 2 peut coûter entre 8 000 € et 30 000 €, selon le modèle. Et même avec les aides de l’État, cela reste une dépense lourde pour de nombreux ménages vannetais.

Prenons un exemple local : un habitant de Saint-Avé qui utilise quotidiennement son vieux Renault Scénic diesel Crit’Air 5 pour aller travailler à Vannes pourrait se retrouver contraint de le remplacer ou de le laisser au garage si la ZFE entre en vigueur. Or, avec un SMIC ou un petit salaire, le budget voiture ne laisse que peu de marge.

👉 Les aides nationales disponibles :

  • La prime à la conversion : jusqu’à 6 000 € selon les revenus, pour l’achat d’un véhicule peu polluant en échange de la mise à la casse d’un ancien.
  • Le bonus écologique : jusqu’à 4 000 € pour un véhicule électrique.
  • Le microcrédit véhicules propres garanti par l’État : destiné aux ménages modestes, jusqu’à 5 000 € remboursables en plusieurs années.
  • Le prêt à taux zéro ZFE : accessible sous conditions, il pourrait concerner à terme aussi les Vannetais.

La mairie envisage aussi des dispositifs locaux d’accompagnement pour les professionnels, artisans ou aides à domicile qui ne peuvent pas faire sans leur véhicule. Ces aides pourraient prendre la forme de subventions complémentaires, de flottes partagées ou de dérogations temporaires.

Le vrai défi, ce n’est pas seulement de faire évoluer les mentalités, c’est d’offrir des solutions accessibles à ceux qui, aujourd’hui, n’ont ni les moyens de changer de voiture, ni d’alternative crédible pour se déplacer.

Pourquoi cette mesure suscite-t-elle autant de débats à Vannes ? 🤔 

Parce qu’ici, la voiture n’est pas qu’un confort, c’est une nécessité quotidienne. Dans une ville comme Vannes, où les transports en commun ne couvrent pas encore tous les quartiers ni les communes alentour (Theix-Noyalo, Séné, Plescop, etc.), beaucoup de Vannetais n’ont pas d’alternative viable pour aller travailler, déposer les enfants, faire les courses ou visiter un proche hospitalisé.

Et cela ne touche pas que les particuliers. Les artisans vannetais, les petits commerçants du centre-ville, les soignants à domicile ou encore les chauffeurs-livreurs dépendent tous de leur véhicule pour exercer leur activité. Or, dans ces professions, les marges sont souvent serrées, et le remplacement d’un utilitaire Crit’Air 4 ou 5 n’est pas une mince affaire.

Autre inquiétude entendue lors des réunions publiques organisées par la mairie : la crainte d’un centre-ville déserté, si trop de restrictions venaient dissuader les habitants des communes périphériques de s’y rendre. En clair, la ZFE ne doit pas devenir une zone morte économiquement.

Les débats portent donc sur l’équilibre à trouver : comment améliorer la qualité de l’air (objectif partagé par beaucoup) sans pour autant fracturer le territoire et exclure les plus modestes ? La municipalité le sait, et c’est bien pour cela qu’elle mise sur une transition concertée, progressive et sur-mesure, avec une oreille attentive aux réalités de terrain.

Une ville en quête d’équilibre

Vannes n’a pas encore franchi le pas de la ZFE, mais elle s’y prépare. Avec prudence, avec méthode, et surtout avec une volonté affichée de ne laisser personne sur le bord de la route. Car une transition écologique réussie ne se mesure pas seulement en particules fines évitées, mais aussi en inclusion, en justice sociale, et en bon sens local.

Pour les Vannetais, cela signifie : s’informer, participer aux consultations, anticiper les évolutions, mais aussi faire entendre leur voix pour que la transition soit adaptée aux réalités du territoire.

Et si demain, les rues du centre-ville sont plus calmes, l’air plus pur, les mobilités plus partagées… ce sera le fruit d’un travail collectif. Ni injonction ni utopie, juste une ville qui avance, avec ses habitants.




Auteur