Une dette qui inquiète et qui coûte très cher
La dette publique française frôle les 3 100 milliards d'euros, et les intérêts à rembourser explosent. Chaque point de taux supplémentaire, c’est des milliards en moins pour l’éducation, la santé, ou encore la transition écologique. Le gouvernement le sait : continuer à vivre à crédit n’est plus tenable. D’où ce "coup de rabot" annoncé pour remettre les finances sur pied. Mais sans déroger aux ambitions sociales et environnementales, du moins en théorie.
Des économies partout, sauf sur les promesses ?
Pas de hausse d’impôts généralisé, promis juré. Mais des coupes, oui, et massives. Le Premier ministre entend réaliser 40 milliards d'euros d’économies en rabotant les dépenses publiques. Celles jugées "non prioritaires" seront revues, voire gelées. Les aides à certaines entreprises, les niches fiscales, ou encore les dispositifs d’accompagnement seront passés au crible. Le mot d’ordre : efficacité. Mais aussi acceptabilité sociale. Et là, le pari est loin d'être gagné.
Des arbitrages sous haute tension politique
La présentation des orientations budgétaires intervient dans un climat politique électrique. La majorité est fragile, et l’extrême droite agite la menace d’une motion de censure. La droite, elle, attend de voir si le plan est assez rigoureux. Bref, François Bayrou joue gros. Très gros. Il a d’ailleurs eu un dernier tête-à-tête avec Emmanuel Macron juste avant la conférence de presse, histoire de valider ses choix.
Et sur le terrain, les opposants fourbissent leurs armes. Le Rassemblement national estime que ce plan pourrait "faire mal" à la France populaire. Le chef du gouvernement, lui, assume : « Il faut sortir du piège mortel du déficit ».
Des ministres en renfort pour défendre le plan
Pas question pour le Premier ministre d’avancer seul. Autour de lui, cinq ministres et secrétaires d’État étaient présents pour porter collectivement les arbitrages :
- Éric Lombard, à l’Économie ;
- Amélie de Montchalin, aux Comptes publics ;
- Catherine Vautrin, pour le Travail, la Santé et les Familles ;
- Astrid Panosyan-Bouvet, pour l’Emploi ;
- Et François Rebsamen, pour l’Aménagement du territoire.
Une équipe chargée de défendre pied à pied un plan qui pourrait avoir un impact direct sur les politiques sociales et territoriales. En clair : ce ne sont pas que des chiffres, ce sont des choix de société.
Des enjeux internationaux qui brouillent les cartes
Compliqué de planifier sereinement un budget quand le monde bouillonne. La France fait face à des tensions internationales, notamment économiques. Les rumeurs d’une surtaxe de 30 % sur les produits européens de la part de Donald Trump inquiètent. Et Emmanuel Macron a annoncé, il y a peu, un effort budgétaire de 3,5 milliards d’euros pour la défense, compte tenu du contexte géopolitique. Bref, les priorités s’accumulent alors que les marges de manœuvre fondent.
Désendetter sans sacrifier l’avenir : un équilibre à trouver
Réduire la dette, oui. Mais à quel prix ? C’est la question centrale. Le gouvernement jure qu’il ne touchera ni aux grands investissements d’avenir, ni à la transition écologique. Pourtant, les ONG et associations de terrain restent vigilantes.
Il faudra donc surveiller de près l’impact concret de ces annonces : sur les subventions au logement, aux transports durables ou encore à l’agriculture écologique. L'étape du projet de loi de finances 2026 sera décisive.
Avec ce plan de rigueur, François Bayrou engage son crédit politique autant que celui de la France. En présentant ses orientations budgétaires pour désendetter la France, le Premier ministre a tenté un numéro d’équilibriste : rassurer les marchés, convaincre Bruxelles, contenir les oppositions et ne pas trop effrayer les Français. Un pari audacieux. Mais qui ne pourra être gagné qu’avec des arbitrages concrets, lisibles, et socialement acceptés.