1. DĂ©brancher ses chargeurs đ±âĄ : un symbole plus quâun levier
Câest lâun des rĂ©flexes les plus populaires : dĂ©brancher son chargeur de tĂ©lĂ©phone une fois lâappareil chargĂ©. LâidĂ©e ? Ăviter la consommation dite « vampire », ces appareils en veille qui consommeraient en silence.
Mais soyons clairs : un chargeur seul consomme environ 0,1 watt Ă vide, soit environ 1 kWh par an⊠moins de 20 centimes sur la facture. Lâimpact environnemental est donc quasi nul. Alors oui, câest mieux de le faire que de ne rien faire du tout, mais ce nâest clairement pas lĂ que se joue la transition Ă©nergĂ©tique.
đ En revanche, sâattaquer Ă sa consommation de chauffage ou dâĂ©lectromĂ©nager, lĂ oui, on entre dans la cour des grands.
2. Le recyclage Ă tout-va â»ïž : lâarbre qui cache la forĂȘt
Recycler, bien sĂ»r que câest utile. Mais recycler tout et nâimporte quoi, câest une autre histoire et souvent une fausse bonne idĂ©e. Certains objets, comme les emballages sales ou les mugs en bambou composite, sont trop complexes ou coĂ»teux Ă traiter.
Pire encore : en jetant des déchets non recyclables dans la poubelle jaune, on risque de contaminer toute une chaßne de tri. Résultat ? Au lieu de valoriser les déchets, on finit par en gaspiller davantage. On pense bien faire, mais on complique le travail et on freine tout le systÚme.
Notre conseil : Se renseigner localement sur ce qui se recycle vraiment, et surtout, miser dâabord sur la rĂ©duction des dĂ©chets Ă la source.
3. Acheter bio đ, toujours ? Pas si simple
Manger bio, câest souvent plus sain, meilleur pour les sols, et sans pesticides de synthĂšse. Mais cela ne veut pas dire que câest systĂ©matiquement la meilleure option Ă©cologique.
Un avocat bio venu du PĂ©rou, cultivĂ© sous serre, transportĂ© par avion, puis acheminĂ© par camion jusquâĂ votre magasin a un bilan carbone bien pire que des pommes locales issues dâune agriculture raisonnĂ©e.
đĄÂ MoralitĂ© : bio, oui, mais local et de saison, câest encore mieux !
4. Imprimer recto-verso đ : un classique dĂ©passĂ©
On a tous entendu cette consigne en entreprise : âMerci dâimprimer en recto-verso pour Ă©conomiser le papierâ. Et oui, câest toujours mieux que dâimprimer deux feuilles.
Mais le vrai geste Ă©colo, câest de ne pas imprimer du tout. Dans un monde numĂ©rique, bon nombre de documents peuvent rester numĂ©riques.
đ Imprimer un PDF pour le scanner ensuite et lâenvoyer par mail ? Un grand classique de lâabsurde.
5. Utiliser des sacs en coton pour remplacer le plastique ? Pas toujours gagnant
Le plastique, câest mal. Donc vive les tote-bags en coton ? Pas si vite. Pour quâun tote-bag ait un impact moindre quâun sac plastique (en tenant compte de la production, des intrants, de lâeauâŠ), il faut le rĂ©utiliser des centaines de fois. Oui, des centaines.
Et si vous avez chez vous une collection de sacs en tissu oubliĂ©s au fond du placard, vous voyez oĂč je veux en venir : le vrai geste, câest de rĂ©utiliser ce quâon a dĂ©jĂ .
6. Trier ses dĂ©chets mais prendre sa voiture tous les jours đ
On trie ses emballages avec soin mais on prend la voiture en solo quotidiennement ? Avouons-le, lâĂ©quation ne tient pas.
Le transport reste lâun des plus gros Ă©metteurs de COâ. Ă ce niveau-lĂ , enfourcher son vĂ©lo, marcher, covoiturer ou prendre les transports en commun a un impact bien plus fort que de trier au millimĂštre prĂšs ses emballages.
Les petits gestes écolos : un leurre ou un tremplin ?
Le but ici nâest pas de culpabiliser. Ces petits gestes ne sont pas mauvais en soi. Mais ils ne suffisent pas, et parfois, ils dĂ©tournent lâattention dâactions plus structurantes :
- repenser son alimentation,
- revoir son mode de transport,
- questionner ses achats,
- rĂ©duire sa consommation numĂ©riqueâŠ
Lâenjeu, ce nâest pas de faire tout parfait, mais de mieux comprendre oĂč se situe lâimpact rĂ©el. Et ça, câest dĂ©jĂ un grand pas vers une Ă©cologie plus lucide, pertinente et puissante.